Le baudet : un reproducteur d'une
exceptionnelle vigueur.
Les
baudets sont les mâles reproducteurs (les entiers
). Ce sont des améliorateurs qui présentent
les meilleures caractéristiques de la race.
Sous
l'effet de la testostérone, hormone mâle,
leur développement musculaire est important,
leur avant main est plus forte. Leur tempérament
est plus affirmé : ils cherchent à
dominer.
Le
baudet a souvent tendance à mordre. Il est généralement
d'un maniement assez délicat et peut-être
difficile à contrôler en présence
d'autres animaux. Il est souvent nécessaire de
l'isoler pour qu'il ne blesse pas ses copains de pré.
Le
baudet adulte saillit une ânesse en chaleurs à
peu près une fois par demi heure et annonce sa
joie par de sonores braiments qui peuvent gêner
le voisinage. A ce rythme, les femelles sont vite lassées ;
mais, si elles résistent, le mâle peut
les mordre et infliger de sérieuses blessures.
La saillie en liberté est donc possible avec
précautions : vaste enclos sans danger,
femelles nombreuses, mâle exceptionnellement doux
. Pitié pour les ânesses, vous pouvez donc
imaginer ce qui arrive chez les propriétaires
qui pensent avoir fait le bon choix en achetant un "couple
d'ânes"... Assaillie par l'étalon,
l'ânesse arrive bon an mal an, entre de multiples
avortements, (le plus souvent non détectés
par le propriétaire) à donner quelques
fois naissance à un anon...
D'une
façon générale, la saillie en main
est préférable, même si elle exige
plus de travail.
Les
baudets, pour reproduire hors de l'exploitation, doivent
être agréés par la commission des
haras lors de la séance annuelle, à l'issue
de la finale.
Ils
peuvent participer aux concours d'élevage qui
se tient une fois par an et défier en modèles
et allure les meilleurs animaux. Un test de maniabilité
est prévu avant l'agrément.
Ils
ont d'autant plus de valeur qu'ils sont bien classés
en concours et que leur production est belle. Leur prix peut
ainsi être assez élevé.
Le
baudet est donc un animal destiné presque uniquement
à la reproduction. Il est à réserver
au propriétaire expérimenté qui,
possédant plusieurs ânesses, économisera
des frais de transport, de saillie et de pension et
assumera la charge que représente un baudet.
Cet éleveur
saura en outre mener cet animal. Il évitera aussi
la consanguinité en interdisant à son
baudet la saillie de ses filles : il vaut mieux
changer de mâle tous les trois ans.
Les
ânons mâles de six mois
La
réputation des ânes est souvent ternie
par des familles qui achètent un ânon mâle
de six mois, véritable peluche absolument craquante,
et qui se retrouvent déçus et dominés
deux ans plus tard par un baudet en pleine adolescence
dont ils ne peuvent rien obtenir à part des coups
de dents et de pieds !
Certes
il est difficile de résister : un ânon
est si doux qu'il suscite les caresses ; il est
si petit qu'on le mène facilement ; et s'il
n'a pas demandé beaucoup de soins, il est vendu
à un prix attractif.
Cependant,
on ne s'improvise pas éleveur d'âne !
Une éducation est indispensable pour obtenir
un animal au caractère équilibré,
confiant en l'homme, sociable avec les autres.
Il
faut une main ferme dans un gant de velours, il faut
être doux mais déterminé, franchir
les étapes de l'éducation progressivement,
sans exiger l'impossible.
Ce doigté
s'acquiert progressivement, au contact des animaux.
Un néophyte risque fort de commettre des erreurs
qu'un jeune animal ne comprendrait pas et qui risquent
de ruiner son avenir.
De
plus, un ânon
n'est pas assez développé pour que l'on
puisse juger valablement de ses qualités :
on ne peut savoir ce qu'il donnera adulte. Cet achat
est donc risqué pour un débutant ou pour
un éleveur inexpérimenté.
L'achat
d'âne est une décision importante qui vous
engage pour plusieurs années, voire pour plusieurs
décennies. Il faut donc mûrir lentement
cette décision, bien définir ses objectifs
avant de s'orienter vers un
animal déterminé pour en obtenir
un maximum de satisfactions pour un minimum d'inconvénients.
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